D'où l'interêt de travailler avec des AMAPS (relation directe producteur <--> consomm'acteur) et des petits distributeurs locaux. Le bio pour le bio n'est pas une fin en soi, c'est seulement une partie d'une démarche globale, évidemment à tendance écologique mais il s'agit de deux notions différentes. Comme dit plus haut, il ne faut pas confondre "bio" et "écolo".
On peut faire une bière bio avec des ingrédients venant d'Australie, dont le bilan carbone ferait pâlir d"envie une centrale à charbon du XiXième siècle. Donc aucunement écolo.
Et on peut faire une bière très écolo avec du houblon de son jardin enrichi au compost maison en faisant pipi dessus tous les matins, avec du malt fait à partir d'orge de la ferme du voisin (enfin, pas à Paris, quand même
). Ce sera écolo mais pas bio du tout, parce que non certifiable.
Ecolo, c'est tenter de minimiser notre impact global sur la planète, gérer les ressources en fonction de nos besoins et non pas de nos envies, penser aux autres avant de penser à soi. Evidemment, vu comment l'occident ne s'est pas gêné depuis la révolution industrielle, il est difficile de demander aux pays en voie de développement de se serrer la ceinture, mais c'est HS...
Bio, c'est "simplement" un mode de culture de la terre plus respectueux de la vie qu'elle abrite. Utiliser ses milliards de microorganismes au mm3 actifs et bénéfiques au lieu de les détruire pour les remplacer par des produits chimiques néfastes et souvent moins performants à long terme.
C'est travailler AVEC la terre et non pas CONTRE elle. Et par extension, avec tous les auxiliaires que la nature nous offre à profusion sans qu'il soit nécessaire de tenter de faire mieux qu'elle.
Mais au détriment d'une baisse de rendement. (Là dessus, mon cultivateur converti au Bio depuis 1998 m'assure avoir des rendements presque aussi bons en Bio qu'en traditionnel, mais après 12 ans de travail de mise au point des techniques).
C'est en final espérer une meilleure qualité d'alimentation dans un environnement plus sain, et là on rejoint la question écologique.
L'idéal étant bien entendu de réussir à concilier les deux, bio ET écolo. Difficile, mais pas impossible si on est à la campagne. Forcément, tout le monde pense à créer sa propre filière locale Céréalier / Malteur / Houblonnier / Brasseur / Consomm'acteurs, et c'est exactement ce que je tente de faire. Quand on regarde les chiffres de volume, hélas cela se complique. Et je pressens que ce sera de plus en plus difficile dans l'avenir quand on voit la confusion entre ces deux notions et l'afflux de produits estampillés "Bio" pour tout et n'importe quoi.
Le label Bio permet de garantir que les produits agricoles utilisés n'ont bénéficié d'aucun traitement
chimique pesticide ou fongicide, et sont exempts d'OGM. Bien entendu les autres modes de lutte naturels, non chimiques, sont autorisés et encouragés (désherbage mécanique, auxiliaires, protections inter-plantes naturelles)..
Il garantit aussi qu'aucun produit "non autorisé" n'est entré dans la fabrication du produit final.
Bref le label donne une garantie de non toxicité des ingrédients de base. Il n'y a pas de critère spécifique pour l'eau, ni pour les produits de nettoyage, qui doivent seulement respecter les normes d'hygiène courantes !
Rien ne garantit que le produit final soit bon.
En tous cas ce qui est sûr, comme le dit Dany, c'est que bio ou pas, et malgré tout l'amour, la haine, la passion, le rock'n roll et la patience qu'on aura pu mettre dedans, si la bière est dégueulasse, ben, personne n'en voudra et elle finira ...aux chiottes.
Mince je m'aperçois que j'ai encore été bien bavard...