ioz73 a écrit : ↑06 août 2022 8:00
Ola,
Je ne suis pas pro, mais ayant des notions de commerces je trouve ton business plan bancale
Pour faire simple, je trouve ton calculs de coûts super léger, et j'ai d'avantage l'impression que tu te focalises sur l'idée de "vendre mon produit à un prix" ... Sauf que là, tu es plutôt dans une logique discounter qui ont la capacité de le faire, en tirant les prix sur les quantités.
Le prix, clairement c'est un vrai faux problème. Les gens qui aiment les bonnes choses ils vont préférer consommer moins et meilleur. Je dis pas que par curiosité ils ne vont pas en acheter une au début, d'autant si le prix est correct.
Mais si il sont prêt à mettre 5€ dans une bouteille de bière, mettre 1 ou 2€ de plus je pense pas que ça les fasse boiter
La vrai question pour moi serait plutôt de savoir ce qui te différencie des autres ? Et si ta réponse est que c'est produit localement ... euh ok, mais tes produits ils viennent d'où ? Parce que si ton houblon si il a fait 2 fois le tour de la planète et que ton malt il vient de hollande ... et pas bio en plus ! Aie la carte de localité elle en a pris un coup.
Et tant bien même tes produits ils viennent de ton jardin, si le produit finit ne se distingue pas vraiment dans un marché qui tout les jours voit des nouveautés... ça ne sera qu'une goutte de plus dans l'océan
En tout cas, ce n'est que mon point de vue, et je te souhaite sincèrement d'amener ton projet à terme et de réussir
Merci pour ta réponse.
Je m'attendais un peu a ce que mon "business plan" paraisse bancal. Je vais tenter de le défendre un peu, même si, comme je l'ai dit plus haut je suis prêt a faire quelques concessions pour que ça tienne la route, tout en gardant l'esprit initial de mon projet.
Je veux continuer à croire, pour l'instant, à la viabilité d'une petite production en vente directe, à un prix abordable, avec des coûts de production réduits. On est loin du "discount" industriel, et ça ne veut pas dire que je ne vais pas chercher à me démarquer autrement que par le prix. J'ai bien sur travaillé sur des recettes originales, qui plaisent. Rien d'extraordinaire quand on voit la diversité proposée sur le marché, mais j'ai quand même confiance dans la qualité de mes produits.
Le prix n'est pas un faux-problème pour moi. Tu dis que les gens qui aiment les bonnes choses préfèrent consommer moins et meilleur. J'ai un petit doute là-dessus. On parle non-seulement d'un produit alimentaire, mais aussi d'une drogue, de loin la plus consommée. Il ne faut pas se voiler la face : les gens qui aiment la bonne bière mais qui ont des moyens réduits achètent de temps en temps quelques bouteilles au caviste ou à la brasserie du coin, mais encore beaucoup de bières industrielles vendues au supermarché, celles de qualité supérieure type Brewdog, et les industrielles classiques, au prix défiant toute concurrence. Et ces gens sont nombreux. Plus nombreux que ceux qui "préfèrent consommer moins et meilleur", ou je dirais plutôt, qui peuvent se le permettre. Je ne vise pas une clientèle aisée. C'est très important pour moi. Mais j'ai bien conscience que ça va être difficile. Bien sur, en achetant mes produits, mes clients vont être un peu dans la démarche "consommer moins et meilleur". Mais le prix restera très important pour eux. Le côté "petit producteur" est un argument de vente non- négligeable, mais il ne doit pas, selon-moi, pour un produit de grande consommation, éclipser totalement les considérations liées au pouvoir d'achat. Les supermarchés l'ont bien compris (ne vous méprenez pas, loin de moi l'idée de défendre leur modèle économique
).
J'envisage d'augmenter mon volume de production a terme (tant que ça reste gérable pour une personne seule).
Et comme je l'ai dit plus haut, je vais peut-être revoir aussi mes prix à la hausse... mais pas trop j'espère. Je ne veux pas vendre de la bière à 8euros le litre. La question est sur quels plans je peux jouer pour garder un prix de vente pas trop élevé ?
Les matières premières ? J'aurais peut-être du mal à travailler avec du tout bio très local (ne serais-ce parce que pour le houblon la production est encore très insuffisante localement). Mon petit volume de production ne va pas m'aider à obtenir des tarifs compétitifs. Mais je serais loin d'être le seul à travailler avec des houblons qui viennent d'un peu plus loin (mettons l'Alsace par exemple). Et il me semble que dans les coûts, comme l'ont souligné plusieurs commentaires ci-dessus, ce ne sont pas les matières premières qui ont le plus grand impact sur un petit volume de production. C'est tout de même à prendre en compte bien sur. Je pense travailler en priorité sur des produits légers en alcool (ce qui permet de réduire à la fois les doses de malt, de houblon, et les taxes de douane).
J'espère pouvoir jouer sur d'autres coûts de production en restant dans de petits volumes, en adaptant mon procès de fabrication, mes produits et la façon dont je vend : loyer, bouteilles, étiquettes, frais de livraison, amortissement, eau, taxes, douanes... et une rémunération réduite dans un premier temps.
Suivre le modèle économique "standard", en faisant de gros investissements avec des emprunts à la banque (et / ou en achetant ses cuves en chine), en consommant beaucoup de verre, de carton, d'eau, en cramant du gasoil, en produisant beaucoup de déchets, en étant dépendant de gros clients, et en vendant sa bière à une clientèle aisée... tout ça est un peu contraire à mes valeurs, et c'est principalement là-dessus que je compte me démarquer. Ça me fait chier que la bonne bière produite localement de façon artisanale soit devenue un produit peu accessible. Je veux essayer de faire autrement. Et puis si je n'y arrive pas, et bien tant pis, je ferrai autre chose